• La justice au service de Enedis

     

    15 septembre 2017
    Rassemblement devant le tribunal administratif de Pau
    auquel sont convoqués les maires de Ossas-Suhare, Trois-Villes et Haux.

    Le préfet demandait un référé, c'est à dire une procédure en urgence pour suspendre les délibérations des communes. Pourtant, de leur point de vue même, il n'y a pas d'urgence puisque Enedis n'a prévu l'installation de ces compteurs dans ces communes qu'en 2019 ! Largement le temps d'organiser un procès sur le fond de l'affaire, donc. La manœuvre est grossière mais la justice administrative accepte volontiers de s'y plier. Ces procès ne servent qu'un objectif : tenter d'impressionner les opposants.

    Alors que, le jour de l'audience, le résultat du “procès“ ne fait aucun doute le tribunal se laisse un temps pour donner son verdict : suspension des délibérés municipaux.

     Le Collectif décore le Tribunal administratif de Pau

    Archives du Collectif

    Communiqué du Collectif

       Voici maintenant un an et demi que le Collectif anti-Linky de Soule informe et argumente contre l'installation des compteurs communicants que Enedis tente d'imposer dans tous les foyers (voir notre site Internet : linkyrikez.eklablog.com).

       Pendant tout ce temps, nous pensions avoir exposé toutes les raisons qui justifient de refuser ces nouveaux appareils connectés mais la Préfecture vient de nous en fournir une nouvelle en montrant son profond mépris des décisions municipales. Le représentant de l’État envoie trois des huit communes de Soule ayant délibéré contre le remplacement des compteurs existant devant le Tribunal administratif de Pau afin de suspendre leurs décisions.

       Le Préfet estime que les maires sont incompétents pour s'exprimer sur ce sujet préférant de toute évidence qu'ils se contentent de dire oui aux demandes émanant de ses services et qu'ils entérinent les directives venant de L’État sans broncher. Mais il ne supporte pas que les Conseillers prennent des décisions qui résultent de l'écoute des habitants inquiets avec raison. Et cette attitude méprisante et paternaliste est à l'image de ces compteurs Linky qui ne sont que la “première brique“ (dixit Enedis) d'un méga système d'organisation de la société effaçant le contact humain et qui connecte tous les foyers avec l'objectif de leur ôter progressivement la possibilité de faire leurs propres choix*.

       Le Collectif anti-Linky appelle donc à soutenir ces trois communes et à exprimer toujours davantage le refus de ces appareils.

    *D'après les responsables de Enedis eux-mêmes, cette société deviendrait, grâce au réseau communicant d'électricité, une entreprise du Big Data. Elle récolterait une immense quantité de données sur nos vies et habitudes qu'elle pourrait revendre. C'est ainsi qu'Enedis voit son développement dans l'avenir proche. Elle n'a guère le souci du service au public.

     

    Épilogue de l'affaire
    Le tribunal administratif annule les délibérations des trois communes en mai 2018 avec cette sentence laconique :

    Article 1er : L’intervention de la société Enedis est admise.
    Article 2 : La délibération du 7 mars 2017 du conseil municipal de la commune d’Ossas-Suhare décidant de refuser le déclassement des compteurs d’électricité existants et d’interdire leur élimination et leur remplacement par des compteurs communicants « Linky » sans le consentement préalable de la commune et sans l’intervention d’une décision de désaffectation est annulée.

    Les trois petites communes n'aurons même pas déposé de mémoire en défense étant donné le coût exorbitant d'une telle démarche. Le représentant de l’État est bien conscient de cela en frappant des communes rurales. Faire peur, voilà son seul souci.