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    LINKY, ARGUMENTAIRE DU COLLECTIF

    Cet appareil numérique est la plupart du temps présenté comme un compteur. Pourtant la fonction de comptage dont il est doté est tout à fait secondaire.
    Il est avant tout un capteur de données et une télécommande.

    Résumé en 16 points de notre argumentation qui est développée par ailleurs dans ce site

    1. Un projet au service des fournisseurs d'électricité : Linky est un outil au service du marché de
    l'énergie et ne favorise que ceux qui la vendent. Le “client“ est captif et servi en fonction des cours.
    2. Un système qui plie autoritairement les usagers aux volontés des producteurs : Linky adapte la consommation à la production contrairement à ce qui se faisait jusqu'à présent. Effacements.

    (lire ici)
    3. Une disparition du service public de l'électricité : le service devient inégalitaire et imprévisible : Linky permet une variation des tarifs et des services à la carte en fonction des moyens financiers du foyer. La grille tarifaire deviendra illisible, le “client“ plus manipulable.
    4. Une augmentation programmée de la consommation d'électricité : Enedis ne promeut pas les économies d'énergie, elle prépare l'augmentation de la part de l'électricité dans la consommation générale d'énergie (voitures électriques, serveurs numériques, ...). Poursuite du nucléaire (EPR). (lire ici)
    5. Un gaspillage énorme et une obsolescence programmée : 5 à 7 milliards d'euros pour jeter 35 millions de compteurs en état de marche et d'une durée de vie de 60 ans contre 10 pour les Linky.
    6. Le choix de la machine au détriment de l'homme : la tendance lourde que vient aggraver Linky est de considérer l'homme comme faillible et de le remplacer par des calculateurs. 6000 emplois au moins disparaîtraient grâce au programme Linky (relevée, service clients, ...).
    7. Un dispositif complexe et fragile : chaque foyer est connecté à un système informatique duquel dépend l'approvisionnement électrique. Un bugg ou un piratage et c'est le black out. Savoir que le dispositif s’étend au gaz et à l’eau (compteurs Gazpar et Aquarius et autres). (lire ici)
    8. Une mutation du gestionnaire du réseau électrique en « opérateur du Big Data » : aujourd'hui c'est celui qui détient l'information sur la population qui détient le pouvoir. Les énormes quantités de données récoltées chez chacun se monnayent cher et nous transforment en proies faciles. (lire ici)
    9. Un cheval de Troie (un système aux développements imprévisibles) : une fois tous les domiciles connectés en permanence, toutes les intrusions deviennent possibles, les lois changent...
    10. Linky obligatoire ? Une manipulation des textes : la directive européenne de 2009 n'est qu'une incitation que certains Etats ne suivent pas. La loi “Transition énergétique“ demande à Enedis d'installer un système dit intelligent. Rien qui oblige les abonnés à accepter ce compteur numérique.
    11. Une légalité douteuse : le seul objet connecté imposable légalement est le bracelet électronique pour les détenus qui ne sont pas incarcérés.
    12. Un déploiement brutal : les Linky sont installés sans ménagement et avec menaces, violations de domiciles. Les installateurs précaires sont poussés au rendement et sous pression.
    13. Le droit bafoué (en attendant la justice, les référés) : une pression est exercée sur les personnes et les élus afin qu'aucune opposition ne s'exprime. Des procès en référé sont intentés sans que l'urgence ne soit avérée. La propriété des compteurs est déniée aux communes alors qu'elle est inscrite dans la loi. C'est le droit de parler qui est refusé aux municipalités et aux maires. (lire notamment ici)
    14. Une technologie génératrice de nuisances : le CPL et les concentrateurs épaississent le brouillard électromagnétique. Ce n'est pas un hasard si commencent doucement les avertissements face aux dangers de ces rayonnements (loi Abeille de 2015 ...).
    15. Des factures en hausse : l'étalonnage en kVA du Linky oblige très souvent les usagers à souscrire un abonnement supérieur donc plus cher. On constate des cas nombreux d'augmentation avec Linky.
    16. Des incendies et autres incidents : nombreux incendies signalés. Les installateurs sont recrutés sans qualification préalable et très brièvement formés.

    Pour approfondir, voir "Documentation par thèmes"

     

    Le contexte dans lequel arrive et s'inscrit le compteur communicant - l'avenir qu'il prépare

    Enedis (ex ERDF) présente ce compteur comme le premier maillon ("la première brique") d'un système performant pour une gestion optimale de la production et de la distribution d'électricité (équilibre production-consommation, délestage en cas de manque d'énergie). Cette optimisation passe par le remplacement de l'homme par l'ordinateur et elle nécessite le collectage d'un grand nombre d'informations sur le comportement personnel des consommateurs. Cette recherche de rationalisation nous prive toujours plus de notre pouvoir de décision sur tout ce qui touche à notre quotidien. Ainsi, notre vie serait de plus en plus tributaire de calculs effectués par des logiciels supprimant ainsi toute relation humaine directe.

     

    Fonctionnement du système communicant Linky

    Le compteur Linky transmet par courant porteur en ligne (CPL, signaux hautes fréquences) les informations recueillies dans le foyer jusqu'à un concentrateur (un par quartier) qui, à son tour, envoie les données recueillies (par ondes hautes fréquences -HF) jusqu'au centre de supervision d’Enedis où elles sont collectées et traitées.

    Le fonctionnement de ce système de communication pourrait nécessiter l'installation de 700 000 concentrateurs au niveau de l'Hexagone (= un émetteur radio-fréquence sur chaque transformateur basse-tension de quartier). C'est le concentrateur qui émet le CPL et l'envoie dans tout le circuit basse tension du quartier, ainsi, nul besoin d'être équipé d'un Linky pour que le signal pollue les installations électriques domestiques.

    Notons qu’il est déjà prévu d’étendre ce principe communicant aux compteurs de gaz, ainsi qu'aux compteurs d’eau (dans ces cas là, les compteurs sont directement des émetteurs radio-fréquence “écoutés“ par un récepteur-réémetteur situé sur un point haut type clocher d'église).

     

    Les nuisances électromagnétiques

    Le fonctionnement de ce compteur nécessite l'utilisation de signaux hautes fréquences aussi bien à l'intérieur du domicile (courant porteur en ligne - CPL) qu'à l'extérieur (émetteurs des concentrateurs qui envoient les données pour traitement centralisé). Tout ce procédé épaissit le brouillard électromagnétique déjà conséquent généré par la téléphonie et les autres systèmes sans fil toujours plus nombreux.

     

    Contrôle à distance de la consommation et de la production

    La société Enedis présente cet appareil comme permettant une meilleure maîtrise de notre consommation d'électricité. Bien au contraire, ce dispositif permet sa manipulation à distance en autorisant notamment des coupures sans préavis sur certains appareils en fonction des besoins des fournisseurs (Enedis nomme ces délestages « effacement de consommation »). On peut facilement imaginer que ce système permettrait aussi de distribuer l'énergie en priorité vers les zones où l'énergie se vendra au meilleur prix au détriment des autres. Ce système télécommandé permettra aussi d'empêcher une sur-production en limitant l'envoi de certaines sources d'énergie comme les productions locales d'énergie solaire par exemple, plus facile à arrêter que les grosses centrales, nucléaires surtout, qui, elles, resteront prioritaires.

    De la même façon, avec le compteur Linky, les coupures de fournitures en cas de difficulté de paiement seraient plus froidement exécutables et pourraient même finir par être totalement automatiques…

     

    Le traitement des données collectées par ce compteur

    Nous contribuons d'ores et déjà, notamment via Internet, et malgré nous, à l'accumulation d'informations sur nos comportements et nos habitudes, fournissant ainsi un marché des données à des fins commerciales très lucratif.

    Via les appareils connectés comme le compteur Linky, nos habitudes sont observées et analysées en permanence afin de nous proposer les produits les "mieux adaptés". Elles peuvent donc aussi être utilisées pour contrôler et codifier nos comportements, créer de nouveaux besoins, surveiller.

     

    Augmentation des prix

    Contrairement aux actuels compteurs, le Linky ne supporte pas les pics de puissance tout à fait courants et normaux dans une installation électrique domestique. En cas de dépassements, mêmes brefs, cela provoque des coupures du disjoncteur intégré au Linky, les usagers seront ainsi appelés à souscrire à un abonnement plus puissant, donc plus cher*. Mais Enedis préfère bien-sûr davantage insister sur les cas, plus rares, où l'abonnement pourrait s'avérer trop fort et où un abonnement moins onéreux serait aimablement proposé au client.

    En fonction des "choix" des abonnés (sont-ils prêts à accepter des coupures —effacements— inopinées ? Ont-ils les moyens financiers de les éviter ?…) des tarifs variables seront proposés en fonction d'options « choisies » par les clients (comme dans la téléphonie mobile, la SNCF…) créant un véritable maquis des prix, illisible, et dans lequel tout le monde serait perdant à terme.

     * Ce phénomène est encore aggravé par le fait que les abonnements sont désormais établis en kVA (kW antérieurement).

    Gaspillage

    Il y 35 millions de compteurs électriques dans l'hexagone. Ceux qui sont en place fonctionnent très bien et finiraient à la poubelle en cas d'installation des Linky. Ce programme de remplacement coûterait officiellement entre 5 et 7 milliards d'euros.

    Contrairement aux anciens compteurs électro-mécaniques (très rustiques et au fonctionnement simple = une soixantaine d'années de durée de vie), le Linky consomme de l'électricité pour son fonctionnement. De plus, sa durée de vie s'annonce beaucoup plus courte (il est en fait un petit ordinateur et on connaît l’espérance de vie de ce genres d'appareils).

     

    Propriété des compteurs

    Les communes sont propriétaires des compteurs électriques (Code de l'énergie, Article L322-4 créé par Ordonnance n°2011-504 du 9 mai 2011 - art. V) et en délèguent la concession au syndicat d'énergie départemental (SDEPA dans les Pyrénées Atlantiques). Elles peuvent donc décider de refuser leur remplacement. La délégation concédée au SDEPA ne transfère pas la propriété, seul un acte notarié pourrait le faire.

    Le SDEPA n'a donc qu'une délégation de pouvoir. Il a pourtant adressé un courrier aux communes en tentant de les dissuader de prendre des délibérations contre le Linky en expliquant qu'ayant transféré leur compétence au SDEPA elles n'apparaîtraient plus compétentes pour agir en la matière. Le SDEPA ne devrait-il pas se contenter d'être l'expression de l'ensemble des communes et rester à leur service et non pas leur lancer des injonctions, voire les menacer ?  Le SDEPA a pour mission de représenter les intérêts des usagers dans leurs relations avec les exploitants (arrêté préfectoral du 17 décembre 2009 portant sur les statuts du SDEPA).

    Les préfets aussi ont consigne de faire pression sur les élus locaux en les menaçant d'annuler leurs délibérations qui seraient d'après eux illégales. Les communes voient ainsi leurs prérogatives gravement amputées.

     

    Droit et devoir d'opposition

    Responsabilités et pouvoirs des communes

    Elles sont propriétaires des compteurs. Elles peuvent donc se faire entendre.

    Les compagnies d'assurances refusent de garantir les risques sanitaires liés aux champs électromagnétiques (voir un exemple de contrat qui le stipule ici).

     

    À l'heure actuelle environ 800 communes de l'Hexagone ont pris position contre l'installation des compteurs Linky (10 en Soule pour l'instant). Certains États ont pris la décision de ne pas imposer les "smart-meters" (parmi ceux-ci : l'Autriche en 2013 et un an plus tard l'Allemagne , le Portugal, la Belgique ainsi que le Canada).


    Une directive européenne est souvent présentée comme le texte qui rendrait obligatoire l'implantation de compteurs communicants. En fait, la impose seulement "la participation active des consommateurs au marché de la fourniture d'électricité" et les États membres sont libres de fixer les moyens de cette participation active. Or les anciens compteurs répondent déjà à cet objectif. 

    Si la législation française demande à Enedis de déployer ces compteurs communicants, absolument rien n'est dit sur une quelconque obligation des abonnés de l'électricité de les accepter.

     


    POURQUOI NOUS NE VOULONS PAS DES AVANTAGES SUPPOSÉS DE CET APPAREIL 


    Cette feuille d'information à été distribuée dans tous les foyers de la Soule par le collectif anti-Linky

    Une illustration concrète des "avantages" du Linky